« L’été 2025 a marqué un tournant dans l’univers du marketing d’influence sur Twitch », c’est ce qu’aurait pu dire une agence marketing pour se lancer des fleurs. Du 22 juillet au 12 août, Ankama et l’agence Jump Influence ont orchestré une campagne d’une ampleur inédite pour la sortie de la dimension Osavora sur Dofus. Baptisée « Feed the Beast », cette opération a frôlé les records de la plateforme et vient d’être couronnée du prestigieux Prix Café Macchiato de la meilleure stratégie d’influence 2025.
L’ambition était de taille : créer une expérience interactive qui dépasse la simple session de streaming habituelle. Lucien Melki, fondateur de Jump Influence, se souvient du défi lancé par Ankama : « Nous avons développé, créé une extension directement sur Twitch. Pendant 3-4 mois, il y a eu de la conception et du développement avec Dofus et les équipes de Jump ».
Le résultat a dépassé toutes les espérances. Dès le premier jour, plus de 66 000 personnes ont utilisé l’extension, un chiffre quasi-record sur Twitch. Sur l’ensemble de l’événement, ce sont 167 500 utilisateurs qui ont téléchargé l’extension, transformant chaque live en une aventure collective où les spectateurs nourrissaient Gargandyas, le puissant Titan d’Osamodas, pour le faire évoluer du niveau 1 au niveau 100.
Bruno Vicaire, Influence Manager chez Ankama, soulignait les résultats qui « dépassent nos espérances les plus folles » : plus de 100 000 utilisateurs uniques en moins d’une semaine, une érosion d’audience totalement nulle sur la première semaine de jeu (une première pour la catégorie Dofus), et « une expérience interactive et immersive unique ».
La campagne a mobilisé 350 créateurs (streamers pro) et plus de 600 streamers qui ont partagé l’extension à leur communauté. Au total, 250 000 personnes ont participé à cette opération, faisant de « Feed the Beast » l’une des plus grandes expériences collaboratives jamais réalisées sur Twitch. Comme le souligne Lucien Melki sur LinkedIn, « nous avons tout simplement créé l’extension interactive la plus populaire au monde sur Twitch ».
L’extension proposait quatre types d’événements interactifs qui survenaient régulièrement pendant les streams. Toutes les 30 minutes, des runes de Forgemagie apparaissaient sur l’overlay, obligeant les spectateurs à cliquer rapidement avant qu’elles ne disparaissent. Des boss surgissaient également, nécessitant de répondre correctement à des quiz sur l’univers du Krosmoz ou de lancer le bon sort élémentaire. Enfin, certains monstres ne pouvaient être vaincus que par le spam dans le tchat. Cette approche cross-stream permettait aux joueurs de contribuer à la progression collective quelle que soit la chaîne regardée, créant une véritable synergie entre les différentes communautés.
Les statistiques d’audience de Dofus sur Twitch témoignent de l’efficacité de cette campagne. En juillet 2025, au lancement de « Feed the Beast », le jeu a enregistré une hausse spectaculaire de 120% des viewers moyens par rapport au mois précédent, passant de 893 à 1 964 spectateurs en moyenne[attaché: statistiques]. Le pic de viewers a atteint 12 244 spectateurs le 22 juillet, jour du lancement de l’événement.
En août, malgré la fin progressive de l’événement le 12, l’audience s’est maintenue avec 2 009 viewers moyens (+2,3% par rapport à juillet) et 1,49 million d’heures regardées. Le nombre moyen de streams est passé de 31 en juillet à 38 en août, soit une augmentation de 22,5%.
La stratégie d’Ankama pour cette campagne s’inscrivait dans une volonté de renforcer l’expérience spectateur des créateurs de contenu organiques plutôt que d’investir de gros budgets chez des créateurs externes. Cette approche a porté ses fruits, créant un cercle vertueux où la communauté existante devient le principal vecteur de promotion du jeu.
« Cette année, nous avons choisi de renforcer l’expérience spectateur de nos créateurs de contenu organique au lieu d’aller dépenser de gros budgets chez des créateurs externes » – Bruno Vicaire
Une stratégie qui a généré une audience authentique et engagée, bien loin des pics éphémères souvent observés lors de campagnes d’influence traditionnelles.