Piratage informatique de Dofus

Défile !

Des millions de gamins, à travers le monde, jouent tous les jours à Dofus, le célèbre jeu de la prospère société roubaisienne Ankama. Hier, deux pirates à la barre…
Àdire vrai, dans le box, Maxime M., 19 ans, et Bertrand L., 20 ans, ne payent pas de mine. « J’étais un no life » explique Maxime M. « Vous étiez oisif ? » traduit la présidente Nourith Reliquet. « Oisif ? Je ne sais pas ce que ça veut dire » répond le pirate. Maxime M., chaque jour, passe le plus clair de son temps devant l’écran de son ordinateur. Un jour, suite à une déception sentimentale, il rejoint à Lille son copain Bertrand L. qu’il a rencontré sur Internet. Les deux affichent la même passion : les jeux sur le web.Dofus 1 vient d’être remplacé par Dofus 2. « Le nouveau graphisme m’écoeurait » assure Maxime M. Les deux créent alors un site pirate et exploitent, sans payer de droits, Dofus 1. Chez la maman de Bertrand, de puissants ordinateurs bidouillés par Maxime M. prennent le relais. Plus de 30 000 personnes s’abonnent au site pirate. « Pour quelques euros par personne » affirme le prévenu principal. Il n’empêche que les deux récoltent en quelques mois des centaines de milliers d’euros car, pour améliorer son niveau dans le jeu, on peut acheter des points.

Bertrand L. est devenu, dit-il, « modérateur » des jeux piratés « pour apprendre le français ». Stupéfaction de la présidente ! « Ben oui, j’étais nul. Or, pour être modérateur, il faut maîtriser parfaitement le français » rétorque le jeune homme.« Ce n’est pas une entreprise à but non lucratif » s’indigne le procureur Christophe Amunzateguy. Et de citer les 251 718 euros saisis, les sorties dispendieuses en boîtes de nuit belges, les limousines louées, le champagne qui coule à flots.Inutile de dire que Me Gilles Vercken, pour la société Ankama, n’apprécie guère ces piratages (lire son point de vue). Même chose pour le procureur qui affirme « qu’il s’agit bien de s’emparer du travail d’autrui comme de vulgaires voleurs ». Me Florent Fache s’indigne : « Ils n’ont jamais été condamnés et ils ont remis en marche un système de jeu abandonné ». 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve pour le premier, 8 mois de sursis pour le second, 250 000 euros à rembourser.

 

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