Ankama, le studio roubaisien à l’origine de jeux vidéo populaires comme Dofus et Wakfu, connaît un succès commercial certain. Mais derrière ces deux jeux se cache un climat social dégradé, illustré par un jugement récent du tribunal de Lille que relate La Voix du Nord.
Le 30 juin 2023, le tribunal a débouté Ankama qui poursuivait un ancien salarié pour dénigrement après son témoignage en faveur d’un ex-collègue aux prud’hommes. Le jugement pointe du doigt « une organisation génératrice de risques psychosociaux », « un climat social dégradé » et des « carences de management hiérarchiques graves ».
Le STJV, syndicat majoritaire chez Ankama, dénonce des conditions de travail « parfois délétères » et pointe du doigt le PDG, Anthony Roux, alias Tot. « C’est un génie créatif, pas un manager », analyse un cadre. « Il y a une grande désorganisation dans le management, des changements de directives fréquents », ajoute le STJV.
Anthony Roux, qui a reçu l’équipe de La Voix du Nord sur le sujet, confie : « Je déteste être patron », « sauf pour avoir la liberté de faire ce que je veux ». Sa façon de fonctionner, jugée « taquine » par certains, est perçue comme « toxique » par d’autres. « En vingt ans, on a dû avoir quinze à vingt affaires aux prud’hommes, ce n’est pas beaucoup », relativise-t-il. Tot rejette les critiques et accuse le STJV de « politisation » et de « dénigrement permanent ».
Information intéressante, en 2023, Ankama a réalisé un chiffre d’affaires de 36,9 millions d’euros avec ses 300 salariés.
Mise a jour du 05/03/2024 :
Suite à l’article de La Voix du Nord, le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) a publié un communiqué le 05 mars 2024, diffusant l’intégralité du jugement du tribunal de Lille. Ce document éclaire les problèmes au sein de la société Ankama.
Le tribunal a condamné Ankama à verser 2 000 euros à un ex-salarié pour procédure abusive. Cette action visait à dissuader l’ex-salarié, de témoigner dans une affaire prud’hommale contre la société.